Arrondir ses fins de mois : pourquoi ne pas louer une chambre chez vous ?

La rédaction de Skarlett
16 novembre 2023
6 minutes de lecture

La chambre d’un enfant qui a quitté le nid depuis quelques années, un studio indépendant aménagé dans votre garage, ou même une dépendance inutilisée… Si une partie de votre résidence principale est libre, vous pourriez peut-être accueillir un locataire !

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Pourquoi louer une partie de sa résidence principale ?

Compléter ses revenus

En louant une partie de votre résidence principale, vous touchez un loyer qui vous permet de maintenir ou d’améliorer votre train de vie. Quelques centaines d’euros chaque mois, ça ne se refuse pas ! Et vous avez de la chance : les loyers issus de la location d’une partie meublée de sa résidence principale sont très peu imposés !

Partager son quotidien

Accueillir un locataire chez soi, c’est également avoir une présence à domicile : si vous n’aimez pas l’idée d’être seul la nuit, ou si vous n’avez pas envie d’être seul en cas d’accident, avoir un locataire chez vous est une très bonne option.

un homme de 70 ans partage le café avec sa locataire, une étudiante de 25 ans

Quels types de baux pour louer une partie de sa résidence principale ?

Plusieurs types de baux sont à votre disposition si vous souhaitez louer une chambre ou une partie de votre résidence principale à quelqu’un : le bail meublé classique, le meublé étudiant, le bail mobilité et le bail intergénérationnel.

Bail meublé classique

Le bail meublé classique est le bail le plus connu de cette liste. Pour que vous puissiez signer un bail meublé avec votre locataire, il faut que celui-ci décide de faire de votre logement sa résidence principale. Les baux de ce type sont généralement signés pour un an, avec tacite reconduction. Vous pouvez néanmoins demander à votre locataire de partir à échéance du bail. Il vous suffira pour cela d’évoquer le motif légitime de “reprise du logement pour occupation”. Attention : si vous souhaitez demander à votre locataire de partir, vous devrez le prévenir au moins 3 mois avant l’échéance du bail par lettre recommandée avec accusé de réception.

Meublé étudiant

Le bail meublé étudiant permet de louer un bien à un étudiant pour l’année universitaire, c’est-à-dire pour 9 mois. Ce bail n’est pas renouvelé tacitement : cela signifie qu’à la fin de la durée du bail, l’étudiant doit partir, sauf si vous en avez décidé autrement. Dans ce cas, il faudra signer un autre bail.

L’avantage du bail meublé étudiant ? Si vous êtes dans une région touristique, vous pouvez héberger un étudiant toute l’année, et louer à la semaine à des voyageurs de passage dans la région, ce qui est souvent plus avantageux financièrement.

Bail mobilité

Le bail mobilité est un type de bail qui a récemment fait son apparition dans le droit français. Imaginé pour répondre aux besoins en logement des personnes qui ne font qu’un très court passage dans une région ou une ville (étudiant, apprenti, stagiaire, professionnel en formation, mission temporaire…), il est établi pour une durée de 1 à 10 mois et n’est pas reconductible tacitement.

Bail intergénérationnel

Le bail intergénérationnel a été conçu spécifiquement pour les propriétaires de plus de 60 ans qui souhaitent accueillir un jeune de moins de 30 ans. Le principe est simple : le propriétaire demande un loyer plus modéré que dans une location classique, mais demande en échange des services du quotidien à son locataire (aide ménagère, courses, accompagnement chez le médecin, préparation de repas…).

Les obligations du bailleur

Les critères de décence et salubrité

Pour louer une partie de votre résidence principale, vous devez réunir les critères suivants :

  • la pièce doit avoir une superficie d’au moins 9m2 et une hauteur sous plafond d’au moins 2,20m
  • la pièce doit comprendre des prises électriques aux normes
  • la pièce doit avoir au moins une fenêtre sur l’extérieur
  • votre locataire doit pouvoir accéder à une salle de bains, une cuisine et des toilettes depuis sa chambre

Les équipements obligatoires

Votre locataire doit disposer à minima :

  • d’un lit (ou d’un canapé-lit),
  • d’une couverture ou d’une couette
  • d’un oreiller,
  • d’étagères et rangements,
  • de luminaires,
  • d’une table et d’assises

Vous devez également être en mesure de lui proposer les équipements nécessaires pour cuisiner et faire le ménage. Mais, puisque vous habitez là, vous avez tout ce qu’il faut !

Les droits du bailleur

En tant que propriétaire, vous avez le droit d’exiger certaines choses de votre locataire, soit lors de son entrée dans les lieux, soit au cours de son occupation des lieux.

Le dépôt de garantie

Vous pouvez demander un dépôt de garantie à votre locataire : celui-ci permet de provisionner une somme d’argent qui servira à remettre en état des biens qui auraient été endommagés par votre locataire pendant son occupation des lieux. Le dépôt de garantie correspond généralement à un à deux mois de loyer hors charges.

Attention : dans le cas d’un bail mobilité, vous ne pouvez pas demander de dépôt de garantie.

Récupérer les charges locatives

Une partie des charges que vous payez peuvent être partagées entre vous et votre locataire. C’est notamment le cas de l’eau, du chauffage, de l’électricité, de l’entretien de la chaudière, ou encore de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

Comme vous habitez aussi dans les lieux, vous ne pouvez pas demander à votre locataire de prendre à sa charge l’intégralité de ces charges. Généralement, il s’agit d’un forfait équitablement réparti entre les habitants du logement. Par exemple, si vous vivez en couple et que vous louez une chambre à un locataire seul, vous payerez deux tiers de ces charges, et votre locataire payera le dernier tiers.

Et la fiscalité dans tout ça ?

Quel est le régime fiscal applicable ?

Lorsque vous louez une chambre meublée dans votre résidence principale, vous êtes imposable au titre des bénéfices industriels et commerciaux. Cependant, si vous respectez trois critères clés, vous êtes totalement exonéré d’impôt !

Comment être totalement exonéré d’impôt ?

Pour ne pas payer d’impôts sur les loyers issus de la location d’une chambre meublée dans votre résidence principale, vous devez respecter trois critères simples.

Le logement doit être et rester votre résidence principale

Pour être exonéré d’impôt, le logement que vous louez partiellement doit rester votre résidence principale. Si les pièces louées sont indépendantes de votre habitation (par exemples, si vous louez une dépendance), vous ne pouvez pas être exonéré.

La chambre louée doit être la résidence principale de votre locataire

Votre logement doit constituer la résidence principale de votre locataire pour que vous puissiez être exonéré d’impôts. Cela vaut pour les étudiants, les apprentis, les salariés en mission, ou encore les personnes en service civique.

Il existe une exception à cette règle : si la personne à qui vous louez une chambre est un travailleur saisonnier, la résidence que vous lui louez est par nature temporaire. Vous pouvez néanmoins bénéficier de l’exonération d’impôt dans ce cas précis.

Le loyer que vous demandez à votre locataire doit être “raisonnable”

La loi française indique des limites “raisonnables” aux loyers que vous pouvez demander. Ces montants sont révisés chaque année pour correspondre à l’évolution du coût de la vie. Pour bénéficier de cette exonération d’impôt, le loyer annuel hors charges ne doit pas dépasser

  • 199 €/m2 en Île-de-France
  • 147 €/m2 dans les autres régions

Un exemple :

Si vous louez une chambre de 15m2 à Nanterre (Hauts-de-Seine), le loyer annuel hors charges ne doit pas dépasser 2 985 € (soit 248,75 € par mois).

Un autre exemple :

Vous louez une chambre de 21m2 à Poitiers (Vienne) : le loyer annuel hors charges ne doit pas dépasser 3 087 € (soit 257,25€ par mois).

En réunissant ces trois critères, vous n’avez aucun impôt à payer !

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