La rédaction de Skarlett
20 septembre 2024
6 minutes de lecture

SCI VS succession classique : que choisir pour son patrimoine immobilier ?

Préparer sa succession… en voilà une occupation peu attrayante ! Mais nécessaire pour ne laisser ni enfants ni conjoints ni autres bénéficiaires dans la panade !

Donation, succession légale, testament, assurance-vie, démembrement de propriété et transfert de SCI… autant de façon de préparer sa succession et de transmettre son patrimoine. À chaque situation, sa stratégie. Parmi ces options, la création d’une Société Civile Immobilière (SCI) se distingue comme une alternative intéressante à la succession classique pour la gestion et la transmission de biens immobiliers. Mais est-elle toujours le meilleur choix ?

sci-succession-choix-patrimoine-immobilier

La succession classique ou dévolution légale 

Commençons par les fondamentaux. En France, lorsque quelqu'un décède sans avoir laissé de testament, c'est le Code civil qui détermine la répartition de son patrimoine. Les héritiers sont alors désignés selon un ordre de priorité bien établi par la loi.

  • Les enfants du défunt, qu'ils proviennent d'un premier ou d'un second mariage, sont considérés comme les héritiers réservataires, ce qui signifie qu'ils se partagent la totalité du patrimoine à parts égales.
  • Si la personne décédée était mariée, le conjoint survivant a également droit à une part de l'héritage. Ce droit peut varier en fonction des circonstances, se traduisant par un usufruit sur l'ensemble du patrimoine ou par une pleine propriété d'une portion (généralement un quart).
  • En l'absence d'enfants, ce sont les autres membres de la famille (parents, frères et sœurs, etc.) qui héritent selon un ordre déterminé.

En résumé, voici comment s'organise la succession :

  • Enfants et conjoint survivant : Les enfants sont les premiers héritiers, se partageant l'intégralité de la succession. Le conjoint survivant, s'il était marié au défunt, a droit à une part, soit sous forme d'usufruit sur l'ensemble du patrimoine, soit en pleine propriété sur une portion de celui-ci.
  • Parents et frères et sœurs : Si le défunt n'a pas laissé d'enfants, ce sont ses parents qui deviennent les héritiers prioritaires, partageant la succession avec les frères et sœurs du défunt, ou leurs descendants. Le conjoint survivant conserve également ses droits dans ce scénario.
  • Autres membres de la famille : En l'absence d'enfants, de conjoint, de parents, ou de frères et sœurs, ce sont les membres plus éloignés de la famille, comme les oncles, tantes, cousins ou neveux, qui héritent. Cela rappelle parfois les héritages inattendus dans certains films ou romans !

Cette structure légale, bien qu'elle semble claire, peut parfois se révéler rigide ou inadaptée à des situations particulières. C’est là qu’intervient l’intérêt de considérer des alternatives comme la création d'une SCI.

La succession via la création d'une SCI

La Société Civile Immobilière (SCI) est un outil juridique souvent utilisé pour la gestion et la transmission du patrimoine immobilier. Contrairement à une succession classique où les héritiers reçoivent directement les biens immobiliers, la SCI permet de transmettre les parts de la société qui détient ces biens. Cette structure présente de nombreux avantages, tant sur le plan fiscal que sur le plan de la gestion des biens.

Lorsqu'un bien immobilier est détenu par une SCI, ce n'est pas le bien lui-même qui est directement transmis aux héritiers en cas de décès du propriétaire, mais des parts sociales de la SCI. Ces parts représentent la propriété indirecte du bien.

Ainsi, chaque héritier devient copropriétaire de la société, et non du bien immobilier en tant que tel.

  • Par exemple, si un parent détient 100 % des parts d'une SCI qui possède une maison, à son décès, ces parts peuvent être réparties entre les enfants selon les modalités définies par la succession. Les enfants deviennent ainsi associés de la SCI, et c'est ensemble qu'ils devront gérer le bien, que ce soit pour le louer, le vendre ou en disposer autrement.

Entre la succession classique et la SCI, comment choisir ?

Avantages de la Succession Classique

Simplicité

La succession classique suit les règles légales de la dévolution successorale, ce qui la rend relativement simple à mettre en œuvre. Les héritiers n'ont pas besoin de se soucier de structures juridiques complexes, car la loi définit clairement qui hérite, et comment.

Gestion simplifiée

Contrairement à la gestion d'une SCI, il n'y a pas de structure juridique à administrer. Les héritiers deviennent immédiatement propriétaires des biens du défunt, et ils peuvent en disposer librement (vente, location, partage, etc.).

Propriété Directe

Les héritiers reçoivent directement les biens, ce qui leur permet de les gérer individuellement selon leurs préférences. Ils ont la liberté de vendre, louer, ou occuper les biens sans avoir à consulter d'autres associés ou respecter des statuts de société.

Inconvénients de la Succession Classique

Risque d'Indivision

Si plusieurs héritiers héritent d'un même bien immobilier, celui-ci entre en indivision, ce qui peut entraîner des conflits, des difficultés de gestion, et une impossibilité de vendre ou de gérer le bien sans l'accord de tous les cohéritiers.

Droits de Succession Élevés

Les droits de succession peuvent être élevés, notamment si la valeur des biens immobiliers est importante. Il n'y a pas de mécanisme d'optimisation fiscale spécifique dans le cadre d'une succession classique, à l'exception des abattements légaux standard.

Avantages de la Succession via SCI

Optimisation Fiscale

La création d'une SCI permet de bénéficier d'abattements fiscaux sur les donations, renouvelables tous les 15 ans. Cela permet de réduire significativement les droits de succession. De plus, la valorisation des parts de la SCI peut inclure une décote en raison de l'absence de liquidité des parts ou de l'indivisibilité du bien, réduisant ainsi l'assiette taxable.

Protection du Patrimoine

En détenant les biens immobiliers via une SCI, ces derniers restent dans la société, même après la transmission. Les héritiers ne reçoivent que des parts sociales, ce qui peut faciliter la gestion collective du patrimoine et éviter des ventes forcées ou non désirées. Les statuts de la SCI peuvent aussi contenir des clauses spécifiques pour protéger le patrimoine familial.

Inconvénients de la Succession via SCI

Frais de Création et de Gestion

La mise en place d'une SCI engendre des frais initiaux (rédaction des statuts, frais de notaire, etc.) ainsi que des coûts récurrents de gestion (tenue d'une comptabilité, assemblées générales, etc.). Ces coûts peuvent s'accumuler et réduire les avantages fiscaux obtenus par ailleurs.

Complexité Juridique

La gestion d'une SCI est plus complexe que celle d'une simple propriété en direct. Les héritiers doivent suivre les règles établies dans les statuts, et toute décision (comme la vente d'un bien) nécessite souvent un consensus. Cela peut compliquer la gestion, notamment en cas de désaccord entre les associés.

Responsabilité Indéfinie des Associés

Les associés de la SCI, c'est-à-dire les héritiers, sont indéfiniment responsables des dettes de la société. Cela signifie que si la SCI rencontre des difficultés financières, les associés pourraient être tenus de payer sur leurs biens personnels, ce qui n'est pas le cas dans une succession classique.

En bref…

  • Succession Classique : Idéale pour les familles ayant un seul bien immobilier ou peu de conflits potentiels. Elle est simple à mettre en place et convient aux situations où la transmission des biens ne présente pas de complexité particulière.
  • Succession via SCI (Société Civile Immobilière) : Recommandée pour les familles possédant un patrimoine immobilier plus important. Elle permet de protéger le patrimoine et d'optimiser la fiscalité sur les droits de succession, offrant une gestion plus souple et une meilleure organisation de la transmission des biens.

Sur le même sujet

Je veux les clés pour une retraite dorée !

En vous inscrivant, vous acceptez notre politique de confidentialité.