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La réserve héréditaire : qu'est-ce que c'est exactement ?

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La rédaction de SkarlettPublication: 22 avril 2025Modification: 22 avril 2025

Comprendre la réserve héréditaire permet d'aborder la succession avec plus de sérénité. Quelle part est réservée aux héritiers ? Que peut-on transmettre librement ? Comment protéger son conjoint ou ses enfants ? Ce guide vous aide à mieux préparer votre succession en toute légalité.

La réserve héréditaire : qu'est-ce que c'est exactement ?

Définition simple de la réserve héréditaire

La réserve héréditaire est la part minimale du patrimoine d'une personne décédée qui revient obligatoirement à certains héritiers, appelés « héritiers réservataires ». Il n'est pas possible de les déshériter entièrement, même avec un testament. Il s'agit en général des enfants, ou à défaut, du conjoint survivant.

Si une personne a deux enfants, ils devront recevoir au moins les 2/3 de l'héritage (la moitié s'il n'y en a qu'un). Le reste, appelé quotité disponible, peut être transmis librement à une autre personne : un conjoint, un ami ou même une association. Ces règles protègent la famille et évitent les conflits lors de la succession.

Réserve héréditaire et droit français

En France, la réserve héréditaire est une règle juridique encadrée par le Code civil. Ce principe fait du droit français l'un des plus protecteurs d'Europe en matière de succession. Il garantit qu'une part minimale de votre patrimoine sera transmise à vos enfants, quels que soient vos choix personnels.

Concrètement, ce mécanisme évite les injustices et assure une équité entre héritiers. À l'inverse, dans d'autres pays européens, notamment en Angleterre, il est possible de déshériter un enfant sans justification - ce qui n'est pas le cas en France.

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Qui sont les héritiers réservataires ?

Dans le droit français, seule une catégorie précise de personnes peut être considérée comme héritier réservataire :

  • Les enfants (légitimes, naturels ou adoptés) sont toujours prioritaires. Ils se partagent ensemble la réserve héréditaire.
  • Les petits-enfants peuvent devenir réservataires si l'un des enfants est décédé. Ils héritent alors par représentation.
  • Le conjoint survivant est héritier réservataire uniquement en l'absence d'enfant ou de descendant.

Les frères, sœurs, neveux, nièces, parents ou partenaires de PACS ne sont jamais réservataires. Ils peuvent hériter, mais uniquement si rien n'a été prévu dans un testament ou en l'absence de descendant direct.

Rôle et droits du conjoint survivant

Le conjoint survivant n'est jamais laissé de côté dans la succession. Même sans testament, la loi française lui reconnaît des droits solides. Sa part dépendra de la présence d'enfants.

S'il n'y a pas d'enfant ni de parent du défunt, il hérite de l'ensemble du patrimoine. En présence d'enfants communs, il a le choix entre un quart en pleine propriété ou l'usufruit de la totalité des biens (Code civil, article 757).

Il bénéficie également d'un droit au logement gratuit pendant un an (article 763 du Code civil) et d'un droit viager à rester dans la résidence principale s'il en fait la demande.

Et si le défunt n'a pas de descendant direct ?

En l'absence de descendants directs, la transmission suit un autre ordre. Ce sont alors les parents, frères et sœurs, voire neveux et nièces qui peuvent devenir héritiers. Le conjoint survivant conserve aussi une place importante.

Dans ce cas, il n'y a plus de réserve héréditaire obligatoire (Code civil, articles 731 à 740). Vous pouvez disposer plus librement de votre patrimoine via un testament, une assurance-vie ou une donation. C'est une opportunité pour transmettre à une personne de confiance ou soutenir une cause qui vous tient à cœur

Quelle est la quotité disponible, et comment se calcule-t-elle ?

Définition de la quotité disponible

La quotité disponible est la partie de votre patrimoine que vous pouvez transmettre librement. Contrairement à la réserve héréditaire, elle n'est pas réservée aux héritiers "obligatoires" comme vos enfants. Vous pouvez l'attribuer à votre conjoint, un proche, une association, selon vos souhaits.

La quotité disponible dépend du nombre d'enfants. Avec un enfant, vous pouvez transmettre librement la moitié de votre patrimoine. Avec deux, un tiers. Et avec trois enfants ou plus, seulement un quart. Sans enfants, vous pouvez disposer de tout votre patrimoine comme bon vous semble.

Grâce à elle, vous pouvez avantager un conjoint, protéger un enfant en difficulté ou soutenir une cause importante à vos yeux.

Tableau comparatif : parts réservées selon le nombre d'enfants

Nombre d'enfantsPart totale réservée aux enfantsQuotité disponible (part librement transmissible)
1 enfant1/21/2
2 enfants2/3 (soit 1/3 chacun)1/3
3 enfants ou plus3/4 (répartis également)1/4

Cette répartition est fixée par la loi (articles 913 à 919 du Code civil). Elle garantit que chaque enfant reçoive une part équitable, tout en laissant une certaine liberté au défunt pour désigner d'autres bénéficiaires.

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Comment est calculée la réserve héréditaire ?

Principe de base du calcul de la part réservée

Le calcul de la réserve héréditaire commence par l'évaluation du patrimoine du défunt au jour du décès. À cela, on ajoute certaines donations faites de son vivant (notamment celles effectuées moins de 15 ans avant le décès – article 784 du Code général des impôts). Cette masse est appelée la masse successorale.

Ensuite, la part réservée dépend directement du nombre d'enfants. Un enfant a droit à la moitié de cette masse, deux enfants se partagent deux tiers, trois ou plus se répartissent trois quarts. Cette répartition est automatique et constitue une protection légale imposée par le droit français.

Valeur des biens pris en compte dans la succession

C'est l'ensemble de votre patrimoine net qui est pris en compte : biens immobiliers, comptes, meubles, véhicules, placements, parts dans une entreprise. Ce sont ces éléments qui composent la masse successorale.

Pour calculer la valeur exacte des biens, on se base sur leur prix au jour du décès, parfois estimé par un professionnel. On tient aussi compte des donations antérieures, effectuées jusqu'à 15 ans avant le décès (article 784 du Code général des impôts).

Certaines dettes (prêts, impôts, crédits en cours) peuvent être déduites. En clair, c'est la valeur nette de vos biens – une fois passif déduit – qui est utilisée pour calculer la part de chacun.

Impact des donations sur le calcul

Toute donation importante effectuée dans les 15 années précédant le décès est réintégrée dans la masse successorale. Même si vous avez "donné" un bien, il est pris en compte pour vérifier si chaque héritier a bien reçu sa part minimale.

Si vous avez aidé un enfant en lui donnant un appartement ou une importante somme d'argent, cela peut modifier la répartition à la succession. Vos autres enfants peuvent alors demander une "réduction" pour obtenir leur part légale.

Ces donations peuvent aussi être un outil pour alléger les droits de succession. Vous pouvez donner jusqu'à 100 000 € par enfant tous les 15 ans sans impôts (source : impots.gouv.fr, 2024).

Tableau : exemples de calcul selon différentes situations

Situation familialeValeur du patrimoinePart réservée aux héritiersQuotité disponible
1 enfant300 000 €150 000 € (1/2)150 000 € (1/2)
2 enfants400 000 €266 667 € (2/3)133 333 € (1/3)
3 enfants600 000 €450 000 € (3/4)150 000 € (1/4)
Pas d'enfant, mais un conjoint500 000 €Aucune réserve obligatoire500 000 € (entièrement disponible)

Peut-on déshériter un héritier réservataire ?

Ce que dit la loi sur le déshéritement

En droit français, il est impossible de déshériter totalement un héritier réservataire. Vos enfants, ou à défaut votre conjoint (en l'absence de descendants), ont droit à une part minimale de votre patrimoine. Même avec un testament, vous ne pourrez pas leur retirer cette part garantie par la loi.

On peut réduire la part reçue par un héritier réservataire en usant de la quotité disponible, mais jamais la supprimer entièrement. La seule exception : l'indignité successorale. Si un enfant a été condamné pour avoir commis un acte grave contre son parent (article 726 du Code civil), il peut être exclu de l'héritage. Ces cas restent rares et doivent être validés par un juge.

Liste des cas exceptionnels pour priver un héritier de sa part

Dans certaines circonstances très précises, la loi permet de priver un héritier réservataire de sa part. Ces cas d'indignité successorale sont :

  • Homicide volontaire ou tentative sur le défunt (article 726 du Code civil)
  • Violences graves exercées contre le défunt, reconnues juridiquement
  • Dénonciation calomnieuse du défunt pour des faits criminels qu'il n'a pas commis
  • Témoignage mensonger alors que le défunt risquait une condamnation grave
  • Non-assistance à personne en danger, lorsque le défunt se trouvait dans une situation vitale connue de l'héritier

Ces cas doivent être jugés par un tribunal. Il faut une décision de justice pour que l'indignité soit prononcée et que l'héritier soit écarté légalement.

Succession et réserve héréditaire en cas de remariage ou de famille recomposée

Comment protéger son nouveau conjoint ?

En l'absence de dispositions spécifiques, les enfants issus d'une précédente union restent prioritaires dans la succession. Comment protéger son nouveau conjoint ?

La donation entre époux – aussi appelée donation "au dernier vivant" – permet d'élargir sa part d'héritage. Dans certains cas, cela peut doubler ce qu'il aurait perçu sans disposition particulière. L'assurance-vie reste aussi hors succession et bénéficie d'une fiscalité avantageuse (jusqu'à 152 500 € par bénéficiaire sans droits à payer – Fédération Française de l'Assurance, 2023).

Même après 60 ans, il est possible d'anticiper, de sécuriser votre union et d'éviter les mauvaises surprises.

Situation complexe : les enfants de lits différents

En France, tous les enfants ont les mêmes droits, qu'ils soient issus du mariage, d'une union libre, ou d'une précédente famille. Ils se partagent ensemble la réserve héréditaire.

La complexité réside dans la gestion de la part disponible : chacun peut souhaiter avantager un conjoint ou un enfant en difficulté. Il est essentiel de bien rédiger son testament, de structurer son assurance-vie ou même d'envisager une renonciation anticipée à l'action en réduction entre héritiers (article 929 du Code civil).

Focus sur la quotité spéciale entre époux

La quotité spéciale entre époux permet à chacun des époux mariés de transmettre davantage à leur partenaire, sans empiéter sur la réserve héréditaire des enfants. Grâce à une donation au dernier vivant, votre conjoint peut recevoir jusqu'à la totalité de l'usufruit, ou jusqu'à la moitié de la pleine propriété de vos biens, selon les options choisies.

Cette quotité spéciale est plus avantageuse qu'un simple legs dans un testament classique, et s'applique uniquement entre époux (pas aux partenaires de PACS ou concubins). Elle est particulièrement utile pour assurer un maintien de niveau de vie au conjoint survivant.

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Réserve héréditaire et notaire : que faut-il savoir ?

Pourquoi consulter un notaire est indispensable ?

Le notaire est là pour sécuriser vos choix, traduire vos volontés en langage légal et préserver la paix familiale.

Près de 50 % des litiges successoraux sont liés à un manque d'anticipation ou à des documents mal rédigés (Conseil supérieur du notariat, 2023). Grâce au notaire, vous évitez les erreurs qui coûtent cher. Il peut aussi vous proposer des solutions sur-mesure, comme une donation entre époux, une assurance-vie adaptée, ou une renonciation à l'action en réduction.

Comment le notaire applique-t-il la réserve héréditaire ?

Lors d'une succession, le notaire vérifie que chaque héritier réservataire obtient bien la part qui lui revient selon la loi. Il dresse un inventaire précis du patrimoine : biens immobiliers, comptes, assurances-vie, donations antérieures.

Il calcule la masse successorale et applique les règles du Code civil pour déterminer la part réservée aux héritiers protégés, en tenant compte des donations ou legs déjà effectués.

C'est également le notaire qui vérifie que la quotité disponible n'a pas été dépassée. Si un bien a été attribué à un tiers au détriment de la réserve, il peut déclencher une action en réduction.

Les frais liés à la consultation notariale

Le tarif d'une consultation simple chez un notaire se situe entre 80 € et 150 € (Notaires de France, 2023). Pour établir une donation entre époux ou une renonciation anticipée à l'action en réduction, comptez entre 150 € et 300 €.

Lors d'une succession, les frais de notaire dépendent de la valeur du patrimoine, avec un pourcentage variable – entre 1,67 % et 4,931 % selon les tranches (barème légal des émoluments du notaire, 2024).

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Pourquoi est-il important d'anticiper ?

Anticiper, c'est se donner le pouvoir de choisir. Savoir ce qu'on veut transmettre, à qui, et dans quelles conditions. À plus de 60 ans, cette réflexion devient essentielle.

L'anticipation permet de préparer sereinement sa succession, de limiter les frais, et de prévenir les conflits entre héritiers. Les bonnes questions à se poser : mon conjoint est-il à l'abri ? Mes enfants seront-ils équitablement traités ? Est-ce le bon moment pour faire une donation ou ouvrir une assurance-vie ?

Solutions pour organiser sa succession

Pour organiser votre succession, plusieurs solutions existent :

  • Testament personnalisé : définit précisément qui héritera de quoi.
  • Assurance-vie : jusqu'à 152 500 € par bénéficiaire exonérés de droits (Fédération Française de l'Assurance, 2023).
  • Donation en pleine ou en nue-propriété : transmettre aujourd'hui, tout en gardant la main sur vos biens.
  • Donation entre époux : protège votre conjoint au maximum.
  • Renonciation anticipée à l'action en réduction (RAAR) : garantit un partage apaisé entre héritiers.

L'important est de vous entourer de professionnels compétents pour prendre les bonnes décisions en fonction de votre situation familiale et patrimoniale.

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