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Définition du légataire universel : ce qu'il faut retenir

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La rédaction de SkarlettPublication: 28 avril 2025Modification: 28 avril 2025

Le légataire universel est une figure clé dans toute succession : c’est la personne à qui l’on choisit de tout transmettre. Mais attention, ce rôle prestigieux s’accompagne aussi de droits, d’obligations et parfois… de risques. Qui peut être désigné ? Quelles sont les précautions à prendre ? Comment éviter les conflits ou les erreurs juridiques ?
Dans cet article, on vous explique tout simplement et concrètement.

Définition du légataire universel : ce qu'il faut retenir

La signification précise du terme "légataire universel"

Un légataire universel est la personne désignée dans un testament pour recevoir l'ensemble des biens du défunt. Cela inclut les comptes bancaires, les biens immobiliers, les meubles, et même les dettes. Cette personne n'hérite pas juste d'un bien particulier, elle récupère tout ce qui reste après paiement des créanciers et des frais de succession.

Attention, être légataire universel ne signifie pas pouvoir tout garder sans rien faire. Il faut parfois accepter officiellement la succession, et aussi assumer les dettes du défunt si on ne prend pas de précautions juridiques. Un accompagnement professionnel est recommandé pour éviter les mauvaises surprises.

Qui peut être désigné comme légataire universel ?

Tout le monde peut être désigné comme légataire universel dans un testament, à quelques exceptions près. Il peut s'agir d'un membre de la famille, d'un proche, ou même d'une association caritative. Sont légalement exclus le médecin ou l'infirmier ayant accompagné le testateur en fin de vie, sauf liens familiaux préexistants (article 909 du Code civil).

Le rôle du légataire universel est encadré si le défunt avait des enfants ou un conjoint. La loi protège une part de leur héritage, appelée réserve héréditaire. Le reste, c'est la quotité disponible, que l'on peut librement attribuer au légataire universel.

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Quelles conditions pour être éligible au legs universel ?

Pour recevoir un legs universel, il faut d'abord être désigné par un testament rédigé par le défunt. Ce testament peut être olographe (écrit à la main), authentique (devant notaire) ou mystique (sous enveloppe scellée remise à un notaire).

Il faut aussi avoir la capacité juridique de recevoir, c'est-à-dire être vivant au moment du décès du testateur. Une personne morale (association, fondation reconnue d'utilité publique) peut aussi être légataire universelle.

Si le défunt avait des héritiers réservataires (enfants notamment), la loi impose qu'ils reçoivent une part minimale de l'héritage. Le legs universel doit respecter cette réserve héréditaire, sinon les héritiers peuvent contester le testament.

Testament et désignation du légataire universel

Pourquoi un testament est-il indispensable ?

Rédiger un testament permet de reprendre le contrôle sur la transmission de son patrimoine. Même avec un patrimoine modeste, il permet d'exprimer clairement ses volontés et d'éviter les conflits entre héritiers.

Sans testament, c'est la loi qui décide de la répartition de vos biens. Si vous vivez en concubinage par exemple, votre partenaire ne recevra rien sans testament explicite.

Un testament permet de désigner un légataire universel, qui recevra la totalité de ce qui peut être transmis. C'est particulièrement utile pour transmettre son patrimoine si l'on n'a pas d'héritiers directs.

Selon l'Insee, près d'un tiers des successions en France font l'objet d'un litige familial, souvent dû à l'absence de testament. En anticipant, vous diminuez considérablement le risque de tensions.

Les différentes formes de testament valables en France

En France, il existe trois types de testaments légalement reconnus :

  • Le testament olographe : rédigé à la main, daté et signé par le testateur. Simple mais doit respecter strictement les règles pour être valable.
  • Le testament authentique : rédigé devant notaire en présence de deux témoins ou d'un second notaire. C'est la forme la plus sécurisée.
  • Le testament mystique : remis sous enveloppe fermée à un notaire. Le contenu reste secret, mais l'acte de dépôt est formalisé.

Comment rédiger un testament qui respecte les règles ?

Pour qu'un testament soit valide légalement, il doit respecter des critères stricts. Un testament olographe doit être écrit entièrement à la main, daté et signé. Sans cela, il peut être annulé.

Il est essentiel de connaître la réserve héréditaire. Vous ne pouvez pas déshériter vos enfants ou votre conjoint : la loi leur garantit une part minimale. Ce que vous pouvez transmettre librement s'appelle la quotité disponible.

Une formulation claire est nécessaire pour désigner un légataire universel. Les ambiguïtés peuvent créer des conflits, surtout si vous possédez des biens spécifiques comme de l'immobilier.

Les droits et devoirs du légataire universel

Ce que le légataire universel reçoit concrètement

Le légataire universel hérite de l'ensemble du patrimoine net du défunt : biens immobiliers, comptes bancaires, meubles de valeur, contrats d'assurance-vie, actions en bourse... Tout ce qui composait le patrimoine, une fois les dettes réglées.

Il peut ainsi devenir propriétaire d'un appartement, titulaire d'un portefeuille d'investissement, ou bénéficiaire d'un contrat d'assurance-vie. Mais attention : il prend aussi le risque d'hériter des dettes si le passif dépasse l'actif.

C'est pourquoi il est crucial d'être bien informé avant de choisir entre l'acceptation pure et simple, l'acceptation à concurrence de l'actif net ou le refus de succession.

Les obligations à respecter : dettes, charges, délais

En acceptant la succession, le légataire universel accepte aussi les dettes du défunt et les charges liées aux biens transmis (impôts, travaux, entretien).

Si le défunt avait des crédits en cours, des impôts non réglés ou des loyers impayés, ils deviennent à la charge du légataire, sauf s'il choisit l'acceptation à concurrence de l'actif net.

D'un point de vue administratif, le légataire universel dispose de quatre mois pour se prononcer sur l'acceptation ou le refus (article 771 du Code civil) et doit déclarer la succession aux impôts dans un délai de six mois après le décès (douze mois si décès à l'étranger).

Peut-il refuser l'héritage ? Dans quels cas ?

Un légataire universel peut refuser une succession. C'est conseillé si le patrimoine est inférieur aux dettes à régler.

Trois options sont possibles :

  • L'acceptation pure et simple (tout hériter, y compris les dettes)
  • L'acceptation à concurrence de l'actif net (payer les dettes uniquement dans la limite de l'actif)
  • Le refus pur et simple (à envisager si le passif est trop important)

Attention : vous avez 4 mois pour faire un choix. Passé ce délai, avec 2 mois supplémentaires si on vous demande votre décision, vous êtes considéré comme acceptant d'office.

La renonciation se fait au greffe du tribunal judiciaire du dernier domicile du défunt.

Quel lien entre légataire universel et inventaire successoral ?

L'inventaire successoral est essentiel pour le légataire universel. Ce document officiel liste tous les biens et dettes du patrimoine du défunt.

Avec un inventaire complet, le légataire peut prendre une décision éclairée : accepter la succession, la refuser ou l'accepter à concurrence de l'actif net.

Réalisé par un notaire ou un commissaire de justice, l'inventaire sécurise les choix du légataire et aide au calcul des droits de succession. Il est presque obligatoire pour l'acceptation à concurrence de l'actif net (article 787 du Code civil).

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Les différences entre légataire universel, légataire à titre universel et légataire particulier

Les trois types de legs expliqués simplement

Le Code civil reconnaît trois catégories de legs :

  • Le legs universel : transmission de la totalité des biens après paiement des dettes. Idéal sans héritiers directs ou pour confier tout à une personne de confiance.
  • Le legs à titre universel : concerne une partie définie (un quart de la succession, tous les biens immobiliers...). Le légataire partage la succession avec d'autres ayants droit.
  • Le legs particulier : désigne un bien précis (maison, objet, somme d'argent). N'implique pas d'obligations liées aux dettes de la succession.

Avantages et limites de chaque type

  • Le légataire universel reçoit tous (biens et dettes). Idéal pour une transmission complète mais risqué s'il y a des dettes importantes.
  • Le légataire à titre universel reçoit une part définie. Cela permet une transmission ciblée mais il participera proportionnellement aux dettes.
  • Le légataire particulier reçoit un bien spécifique sans gérer la succession globale. Simple et direct, mais plus passif dans le processus.

La part de succession recevable par le légataire universel

Limites avec des héritiers réservataires

Avec des héritiers réservataires (enfants ou conjoint), le légataire universel ne peut pas recevoir tout le patrimoine. La réserve héréditaire garantit une part minimale aux héritiers protégés par la loi. Le légataire universel ne reçoit que la quotité disponible.

Si le défunt laisse un enfant, la réserve est la moitié de la succession ; avec deux enfants, deux tiers ; avec trois enfants ou plus, trois quarts. Le légataire universel reçoit le reste. S'il reçoit plus, les héritiers peuvent demander une réduction (articles 912 à 930 du Code civil).

La quotité disponible : ce qu'on peut léguer librement

La quotité disponible est la part que vous pouvez transmettre librement, sans enfreindre les droits des héritiers réservataires.

Avec un enfant, vous pouvez léguer jusqu'à la moitié de votre patrimoine librement ; avec deux enfants, un tiers ; avec trois enfants ou plus, un quart (articles 913 à 914 du Code civil).

Vous pouvez attribuer cette portion à la personne ou l'organisation de votre choix, mais pas davantage sans risque de contestation.

Répartition selon la situation familiale

La répartition dépend de la famille du défunt. Les enfants sont protégés par la réserve héréditaire. Sans enfant, le conjoint survivant devient prioritaire.

Sans conjoint ni enfant, la succession va aux autres membres de la famille (parents, frères et sœurs, neveux) selon l'ordre légal. Sans testament, c'est la loi qui décide entièrement de cette répartition.

Tableau : Répartition selon la présence d'héritiers

Situation familialeRéserve héréditaireQuotité disponiblePart maximale possible pour un légataire universel
1 enfant50 %50 %50 %
2 enfants66,6 % (2/3)33,3 % (1/3)33,3 %
3 enfants ou plus75 %25 %25 %
Pendant conjugal uniquement (pas d'enfant)1/4 en pleine propriété ou toute la succession en usufruit *Reste après choix du conjointDépend du choix du conjoint
Sans conjoint ni enfant0 %100 %100 %

*En cas de mariage sans contrat spécifique, sous régime légal. Source : Code civil, articles 913 à 930, 734 à 757.

Fiscalité du legs universel : ce que le fisc attend

Droits de succession selon le lien avec le défunt

Les droits de succession varient selon le lien de parenté. Un enfant bénéficie d'un abattement de 100 000 €, puis un barème progressif jusqu'à 45 % s'applique.

Un frère ou une sœur a un abattement de 15 932 €, avec des taux de 35 % à 45 %. Pour les personnes sans lien familial, l'abattement n'est que de 1 594 €, avec un taux de 60 % !

C'est pourquoi un testament bien rédigé, une assurance-vie ou une donation anticipée peuvent faire une grande différence.

Exonérations et délais à respecter

Certaines transmissions sont exonérées. Un conjoint survivant ou partenaire de PACS ne paie aucun droit de succession (article 796-0 ter du CGI). Des réductions existent aussi pour les legs à certaines associations reconnues d'utilité publique.

Après un décès, vous avez 6 mois pour déclarer la succession et payer les droits (12 mois si décès à l'étranger).

Le paiement doit être fait en une fois, mais des facilités existent sous conditions (paiement différé ou fractionné). Un retard entraîne des pénalités de 0,20 % par mois et des majorations jusqu'à 40 %.

Gestion des conflits autour du légataire universel

En cas de désaccord avec le testament, les héritiers réservataires peuvent engager une action en réduction pour protéger leur part légale. Ils doivent prouver l'invalidité du testament (absence de signature, non-respect des formes) ou que le testateur n'était pas lucide.

Le recours doit être engagé dans les cinq ans après le décès (article 921 du Code civil). Une contestation peut bloquer toute la succession, d'où l'importance d'un testament irréprochable.

Un testament peut aussi être annulé si le testateur n'était pas en pleine capacité mentale ou a subi des pressions. Un légataire peut également renoncer lui-même à sa qualité s'il ne souhaite pas assumer l'héritage.

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