Retraite complémentaire

La retraite complémentaire constitue, en 2025, une part essentielle de la pension des salariés du secteur privé. Elle est gérée par l’Agirc-Arrco, un organisme issu de la fusion en 2019 des régimes Agirc (cadres) et Arrco (tous salariés).

Son principe repose sur un système de points : chaque euro cotisé au cours de la carrière est transformé en points, qui serviront ensuite à calculer la pension. Cette retraite s’ajoute à la pension de base versée par la Sécurité sociale et représente souvent 30 à 60 % du revenu de retraite total, selon la carrière.

En France, la retraite repose sur deux étages :

• La retraite de base (gérée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse – CNAV pour les salariés du privé)

• La retraite complémentaire (gérée par l’Agirc-Arrco pour la grande majorité des salariés du privé, cadres et non-cadres)

Les salariés cotisent à l’Agirc-Arrco sur leur salaire brut, via une contribution partagée entre l’employeur et l’employé. Ces cotisations sont ensuite converties en points.

👉 Chaque année de travail enrichit ainsi le "compte points" de l’assuré.

Le montant brut de la retraite complémentaire se calcule selon la formule :

Pension annuelle = Nombre total de points × Valeur de service du point

En 2025, la valeur de service du point Agirc-Arrco est fixée à 1,4321 €.

Exemple chiffré

Un salarié qui, au cours de sa carrière, a accumulé 12 000 points Agirc-Arrco percevra :

12 000 × 1,4321 € = 17 185,20 € bruts par an, soit environ 1 432 € bruts par mois.

L’âge légal pour liquider sa retraite de base reste fixé à 62 ans (sauf départs anticipés pour carrière longue ou invalidité). La retraite complémentaire suit la même règle, mais son montant dépend de la durée d’assurance et de la situation de l’assuré.

Deux notions clés entrent en jeu :

• Le taux plein : obtenu si la durée de cotisation exigée pour la retraite de base est atteinte, ou automatiquement à 67 ans.
• La décote ou minoration : appliquée en cas de départ avant d’avoir validé la durée requise.
• La surcote ou majoration : accordée si le départ est différé après l’âge légal et que la durée est déjà remplie.

La demande doit être effectuée au moins 6 mois avant la date de départ souhaitée.

La procédure est centralisée : une seule demande suffit pour déclencher à la fois la pension de base et la complémentaire.

Les étapes principales sont :

1. Se connecter à info-retraite.fr ou agirc-arrco.fr.
2. Remplir la demande en ligne en indiquant la date de départ souhaitée.
3. Fournir les justificatifs (pièce d’identité, relevé de carrière, justificatifs de situation).
4. Suivre l’avancement via son espace personnel.

Le premier versement intervient généralement le mois suivant la liquidation des droits.

Les pensions complémentaires sont soumises à la fiscalité française de droit commun.

En pratique, entre 8 % et 10 % du montant brut sont retenus au titre des prélèvements sociaux.

En cas de décès d’un assuré, le conjoint survivant peut bénéficier d’une pension de réversion Agirc-Arrco.

• Montant : 60 % de la retraite complémentaire dont bénéficiait ou aurait bénéficié le défunt.

• Conditions : avoir au moins 55 ans (sauf invalidité), ne pas être remarié (sauf exceptions).

• Les ex-conjoints peuvent également percevoir une part, proportionnelle à la durée du mariage.

La pension de réversion doit être demandée, elle n’est pas attribuée automatiquement.

• Retraite progressive : à partir de 60 ans, possibilité de travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de la pension complémentaire.

• Cumul emploi-retraite : permet de percevoir sa pension tout en reprenant une activité salariée, sous certaines conditions.

• Chômage, invalidité, maladie : attribution de points gratuits par solidarité, afin de ne pas pénaliser les périodes non travaillées.

Chaque année, au 1er novembre, la valeur du point Agirc-Arrco est révisée. Elle suit généralement l’inflation, mais reste conditionnée aux accords passés entre les partenaires sociaux.

Même si vous avez accumulé des points Agirc-Arrco tout au long de votre carrière, il est fréquent que la retraite complémentaire seule ne permette pas de maintenir exactement le même niveau de vie qu’avant la retraite. Pour beaucoup, il est donc nécessaire de prévoir des revenus supplémentaires.

Les solutions classiques

Plusieurs options existent pour compléter vos revenus à la retraite :

• L’épargne retraite (PER, assurance-vie)

• L’investissement immobilier locatif

• La réduction des charges ou arbitrage patrimonial

• Et le viager, souvent méconnu mais particulièrement adapté aux seniors souhaitant générer un revenu supplémentaire.

Le viager consiste à vendre votre logement à un acquéreur en échange d’un versement mensuel à vie appelé rente viagère. Vous pouvez également opter pour le viager libre si vous souhaitez quitter le logement immédiatement, ou le viager occupé si vous préférez y rester.

Les avantages principaux :

• Un revenu complémentaire garanti à vie, qui s’ajoute à vos retraites de base et complémentaire.

• Pas de contraintes de gestion quotidienne : contrairement à la location classique, vous n’avez pas à gérer les locataires.

• Maintien de la propriété jusqu’au départ en viager occupé, avec souvent un bouquet initial (somme versée dès la vente) qui peut aussi servir de liquidités immédiates.

Exemple concret :

• Appartement valorisé 250 000 €

• Viager occupé avec bouquet de 50 000 € et rente mensuelle de 600 €

• Résultat : un revenu supplémentaire garanti tous les mois, en plus de vos pensions Agirc-Arrco et de base.

💡 Le viager est particulièrement intéressant pour ceux qui ont un patrimoine immobilier conséquent mais souhaitent augmenter leurs revenus mensuels sans le vendre dans l’urgence.