
Impôt sur la fortune improductive : ce que change vraiment cette réforme pour votre patrimoine
L’IFI devient l’Impôt sur la Fortune Improductive : un taux unique de 1 % et de nouveaux actifs taxés qui changent la donne pour les patrimoines élevés.
Le placement préféré des Français vit un coup d’arrêt brutal. Après un pic à 3 % début 2025, le taux du Livret A devrait tomber à 1,5 % dès février 2026. En moins d’un an, son rendement serait divisé par deux, transformant ce refuge historique en simple outil de trésorerie. Avec une inflation proche de 1 % et des taux interbancaires en baisse, la formule de calcul ne laisse guère d’espoir. Pour des millions d’épargnants, notamment les retraités, la question se pose : faut-il encore garder son argent sur un livret qui ne protège plus du tout du coût de la vie ?

Perte annuelle sur un an : 344,25€ (soit une baisse de 50% par rapport à 2024)
Cette chute représente bien plus qu'une simple variation de taux. Pour un épargnant ayant placé 22 950€, c'est une perte sèche de 344€ d'intérêts annuels par rapport à février 2024. Sur un portefeuille familial comprenant deux Livrets A au plafond, la perte grimpe à près de 700€ par an.
Pour mieux visualiser l'impact de cette baisse, voici ce que vous rapporteront différents montants placés sur le Livret A en 2026 :
Ces chiffres illustrent une réalité douloureuse : le Livret A ne remplit plus son rôle de placement rémunérateur. Il reste un outil de liquidité, mais certainement plus une solution de valorisation patrimoniale pour les seniors.

Le taux du Livret A n'est pas fixé arbitrairement. Il résulte d'une formule mathématique précise qui prend en compte deux variables : l'inflation hors tabac sur les six derniers mois et la moyenne des taux interbancaires européens (€STR). Lorsque ces deux indicateurs baissent simultanément, le Livret A n'a d'autre choix que de suivre la même trajectoire descendante.
En 2025, l'INSEE a constaté une inflation moyenne de seulement 1,03%, bien loin des 5% observés en 2023. Les taux interbancaires, quant à eux, ont reculé de 3,45% fin 2024 à environ 2,46% mi-2025, reflétant la politique accommodante de la Banque Centrale Européenne. Cette conjonction crée un environnement défavorable pour tous les produits d'épargne réglementée.
La BCE a progressivement abaissé ses taux directeurs pour soutenir la croissance économique de la zone euro. Cette stratégie, bénéfique pour les emprunteurs immobiliers et les entreprises, pénalise directement les épargnants. Le gouverneur de la Banque de France a d'ailleurs confirmé que sans rebond de l'inflation ou des taux, le Livret A pourrait même descendre sous la barre de 1,5% d'ici fin 2026.
Pour les seniors qui ont privilégié la sécurité plutôt que le rendement pendant des décennies, cette situation représente un véritable bouleversement. Leurs stratégies d'épargne, bâties sur la confiance dans les placements réglementés, doivent être entièrement repensées.
Découvrez comment adapter votre stratégie d'épargne placement à ce nouvel environnement.
Le mouvement est déjà amorcé. En septembre 2025, avant même l'annonce officielle de la baisse à 1,5%, près de 2 milliards d'euros ont quitté les Livrets A français. Cette décollecte historique témoigne d'une perte de confiance massive. Les épargnants, même les plus prudents, réalisent que laisser dormir son argent sur un livret qui rapporte moins que certaines obligations d'État n'a plus de sens économique.
Cette tendance s'accélère particulièrement chez les seniors actifs, ceux qui ont entre 55 et 70 ans et qui gèrent activement leur patrimoine en vue de la retraite. Ils représentent une part importante des capitaux en mouvement, cherchant désormais des alternatives plus dynamiques tout en conservant un niveau de sécurité acceptable.
Cette fuite massive n'est pas un phénomène isolé. Elle s'inscrit dans une tendance de fond : la débancarisation de l'épargne. Les Français ne fuient pas seulement le Livret A, ils reconsidérent l'ensemble de leur allocation patrimoniale. Les fonds euros en assurance vie, les SCPI, et même les placements en métaux précieux connaissent un regain d'intérêt marqué.
Pour les établissements bancaires, cette hémorragie pose question. Le Livret A servait traditionnellement à financer le logement social via la Caisse des Dépôts. Si le mouvement de sortie se poursuit, c'est tout le modèle de financement qui devra être repensé. Les épargnants, eux, doivent agir rapidement pour ne pas subir une érosion continue de leur pouvoir d'achat.
Le Livret d'Épargne Populaire (LEP), autrefois présenté comme la bouée de sauvetage des ménages modestes, subit le même traitement. De 3,5% en début 2025, son taux devrait chuter à 2,3% voire 2% en février 2026. Avec un plafond limité à 10 000€, même les foyers éligibles peinent à y trouver un réel avantage face à l'inflation.
L'écart de rémunération avec le Livret A, censé être d'au moins un point, pourrait se réduire si Bercy décide d'appliquer strictement la formule de calcul. Pour les retraités aux revenus modestes qui comptaient sur ce placement pour compléter leur pension, c'est un coup dur supplémentaire.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit mécaniquement le même taux que le Livret A. À 1,5%, avec un plafond de 12 000€, il devient une simple annexe du Livret A sans réel intérêt distinctif. Le Livret Jeune, bien que proposant parfois des taux légèrement supérieurs selon les banques, reste cantonné aux 12-25 ans et ne constitue pas une solution pour les seniors.
Face à cette érosion généralisée des produits réglementés, une stratégie patrimoniale diversifiée devient indispensable. Pour aller plus loin, consultez notre analyse sur l'optimisation fiscale du patrimoine senior.

Face à la dégringolade du Livret A, l'assurance vie s'impose comme l'alternative privilégiée. Pourquoi ? Parce qu'elle combine sécurité, rendement et fiscalité avantageuse après huit ans de détention. Les meilleurs fonds euros affichent des rendements de 4% à 4,5% en 2025, avec des objectifs similaires pour 2026.
Contrairement au Livret A, l'assurance vie offre une flexibilité exceptionnelle. Vous pouvez allouer votre épargne sur des fonds euros sécurisés (capital garanti) ou diversifier sur des unités de compte plus dynamiques. Pour un senior de 60 ans disposant de 50 000€ à placer, la différence est considérable.
Comparaison sur 50 000€ épargné :
Pour découvrir comment tirer le meilleur parti de ce placement, consultez notre guide complet sur l'assurance vie et notre comparatif détaillé assurance vie vs Livret A.
Pour les actifs seniors proches de la retraite (55-65 ans), le Plan Épargne Retraite (PER) représente une opportunité exceptionnelle. Non seulement il permet de préparer financièrement sa retraite, mais chaque versement est déductible du revenu imposable. Pour un senior dans une tranche marginale d'imposition à 30%, un versement de 10 000€ réduit l'impôt de 3 000€.
Le PER offre également une grande souplesse à la sortie : capital, rente viagère, ou combinaison des deux. À l'heure de la retraite, vous disposez de plusieurs options pour récupérer votre épargne selon vos besoins. Découvrez notre analyse complète sur le Plan Épargne Retraite.
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) constituent une troisième voie particulièrement adaptée aux seniors. Avec des rendements moyens autour de 4,5% à 5,5%, elles permettent de percevoir des revenus réguliers issus de loyers commerciaux sans les contraintes de la gestion locative.
L'investissement en SCPI peut se faire directement ou via une assurance vie (ce qui optimise la fiscalité). Pour un couple de retraités cherchant à compléter leurs pensions, les SCPI offrent un complément de revenu prévisible et indexé sur l'inflation. Attention toutefois : la liquidité est moindre que sur un Livret A, et il faut envisager un placement sur 8 à 10 ans minimum.
Face à la nouvelle donne, les conseillers patrimoniaux recommandent une stratégie en trois poches pour les seniors :
Conservez sur le Livret A uniquement votre épargne de précaution : 3 à 6 mois de dépenses courantes. Malgré la baisse du taux, la disponibilité immédiate et l'absence de risque justifient de maintenir cette réserve de sécurité.
Privilégiez l'assurance vie avec une allocation majoritaire en fonds euros (capital garanti). Vous bénéficiez d'un rendement supérieur au Livret A tout en conservant une sécurité totale. Ajoutez éventuellement 20% d'unités de compte prudentes pour booster légèrement la performance.
Diversifiez sur des SCPI, des unités de compte dynamiques en assurance vie, ou un PER si vous êtes encore actif. Cette poche vise à protéger votre pouvoir d'achat contre l'inflation sur le long terme.
Beaucoup de seniors, par habitude ou méconnaissance, conservent l'intégralité de leur épargne sur des livrets réglementés. Avec un rendement à 1,5%, c'est une garantie de perdre du pouvoir d'achat chaque année.
À l'inverse, certains épargnants déçus du Livret A se tournent vers des produits complexes ou spéculatifs (crypto-monnaies, options, Forex). Pour un senior, la préservation du capital doit rester prioritaire.
Attendre d'avoir besoin d'argent pour ouvrir une assurance vie est une erreur. Le compteur des 8 ans (pour bénéficier des abattements fiscaux) démarre à l'ouverture du contrat, pas au moment des versements. Ouvrez votre contrat aujourd'hui, même avec un versement symbolique.
Transférez votre épargne par étapes, en commençant par les montants qui dépassent votre besoin de liquidité immédiate. Profitez des offres de bienvenue des assureurs (taux bonifiés la première année) et n'hésitez pas à ouvrir plusieurs contrats pour diversifier les supports. En tant que courtier, Skarlett compare pour vous les offres du marché et identifie les contrats avec les meilleures conditions du moment, vous évitant de devoir analyser seul des dizaines de propositions.
Chaque mois d'attente représente un écart de rendement de 0,2 à 0,3% entre le Livret A et une assurance vie en fonds euros. Sur 50 000€, cela équivaut à 100-150€ de différence mensuelle. Pour suivre l'actualité financière, consultez notre magazine.

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